Pourquoi les compagnies surbookent leurs vols
Le surbooking, ou surréservation, consiste pour une compagnie à vendre plus de billets que de sièges disponibles dans l’avion. L’objectif est d’optimiser le remplissage, car une partie des passagers ne se présente jamais au départ: changements de plan, correspondances ratées, billets non remboursables laissés de côté.
Un calcul statistique, pas un coup de poker
Les compagnies se basent sur des statistiques fines de no show pour chaque route, chaque jour de la semaine et parfois chaque horaire. La plupart du temps, ces calculs permettent de remplir l’avion sans problème. Le surbooking devient visible seulement quand la réalité diffère des prévisions: moins de no show, changement de capacité de l’avion, rebookings massifs après une perturbation.
Surbooking volontaire ou refus d’embarquement forcé
En cas de surbooking, la première étape est généralement une recherche de volontaires prêts à céder leur siège en échange d’une compensation. Ce n’est que si le nombre de volontaires est insuffisant que la compagnie procède à des refus d’embarquement involontaires, situation plus encadrée juridiquement.
Idée clé
Le surbooking est autorisé dans de nombreux pays, mais il est encadré par des règles qui protègent les passagers en cas de refus d’embarquement non volontaire. Vous n’êtes donc pas complètement démuni, à condition de connaître vos droits de base.
Comment un surbooking se manifeste concrètement
Pour le passager, le surbooking se détecte rarement à l’avance. Il apparaît au moment où la compagnie compare le nombre de passagers présents au comptoir ou à la porte avec la capacité réelle de l’avion.
Les premiers signes au comptoir ou à la porte
Les premiers indices sont parfois des annonces du type "vol très chargé" ou des appels à volontaires pour partir sur un autre vol contre compensation. Dans certains cas, le surbooking n’est évoqué qu’au moment d’embarquer, quand les derniers passagers sont informés qu’il n’y a plus de place à bord.
La recherche de volontaires
Avant de refuser un embarquement de manière forcée, la compagnie doit proposer à des passagers de céder volontairement leur siège en échange d’avantages: bons de voyage, réacheminement, parfois nuit d’hôtel si un départ n’est possible que le lendemain. Les modalités exactes varient selon les compagnies et les pays.
Refus d’embarquement involontaire
Si le nombre de volontaires est insuffisant, la compagnie peut désigner elle même des passagers à qui l’embarquement sera refusé. Dans ce cas, des droits spécifiques s’appliquent généralement, distincts d’une simple annulation par le passager lui même ou d’un retard classique.
Remboursement, réacheminement et assistance
Les droits exacts dépendent du cadre juridique applicable à votre vol (origine, destination, nationalité de la compagnie, réglementation locale). L’objectif de cette fiche est de donner des repères généraux, pas de remplacer un conseil juridique personnalisé.
Choix entre remboursement et réacheminement
En cas de refus d’embarquement non volontaire, vous pouvez en général choisir entre un remboursement de votre billet (total ou partiel selon la situation) et un réacheminement vers votre destination finale dans les meilleurs délais disponibles. Ce choix doit être clairement expliqué par la compagnie ou son représentant au sol.
Assistance sur place
Selon la durée d’attente et les règles applicables, vous pouvez bénéficier d’une assistance: repas, boissons, nuit d’hôtel si nécessaire, transport entre l’aéroport et l’hébergement. Les conditions varient mais l’esprit reste le même: vous ne devez pas être laissé complètement à votre charge quand le problème vient du surbooking et non d’une décision de votre part.
Indemnisation financière éventuelle
Dans certains cadres, une indemnisation financière peut être due en plus de l’assistance et du réacheminement, surtout si le refus d’embarquement n’est pas lié à des circonstances exceptionnelles. Le montant dépend notamment de la distance du vol et du retard final à l’arrivée. Il est important de garder tous vos documents de voyage (billet, carte d’embarquement, preuves de dépenses).
Réflexes à adopter
- Demander par écrit la mention du refus d’embarquement et du motif.
- Conserver carte d’embarquement, billets et justificatifs de dépenses.
- Noter les horaires réels de départ et d’arrivée sur le vol de remplacement.
- Consulter ensuite les règles applicables à votre vol pour vérifier vos droits potentiels.
Quand le surbooking peut devenir une opportunité
Se porter volontaire pour céder son siège n’est pas une obligation. C’est un choix personnel, qui peut être intéressant si vous êtes flexible et si la compensation proposée est claire et avantageuse.
Évaluer la compensation proposée
La compagnie peut proposer un bon de voyage, un remboursement partiel, un surclassement sur un vol ultérieur, des bons repas ou une nuit d’hôtel. Avant d’accepter, assurez vous de comprendre la valeur réelle de cette proposition, sa durée de validité et ses conditions d’utilisation (vols éligibles, dates de blackout, caractère nominatif ou non).
Clarifier le vol de remplacement
Outre la compensation, vérifiez sur quel vol vous serez rebooké, à quelle heure et sur quelle compagnie. Assurez vous que le trajet de remplacement est réaliste pour vos contraintes (correspondances, obligations professionnelles, engagements à l’arrivée).
Ne pas se sentir obligé d’accepter
Même si la compagnie insiste pour trouver des volontaires, vous restez libre de refuser si la proposition ne vous convient pas. Dans ce cas, vous entrez potentiellement dans le cadre d’un refus d’embarquement involontaire, avec les droits qui y sont attachés.
Agir en amont pour réduire les chances d’être écarté du vol
Il n’existe pas de recette magique pour éviter totalement le surbooking, mais certains comportements réduisent le risque de faire partie des passagers sélectionnés en cas de manque de place.
S’enregistrer tôt et confirmer sa présence
S’enregistrer dès l’ouverture de l’enregistrement en ligne et se présenter suffisamment tôt à l’aéroport envoie un signal clair: vous êtes un passager bien présent et prêt à voyager. Les passagers qui arrivent très tard ou qui ne sont pas enregistrés sont généralement plus exposés en cas de surbooking.
Éviter les combinaisons les plus fragiles
Les billets séparés, les correspondances très serrées ou les changements d’itinéraires multiples peuvent augmenter le risque d’être rebooké en cas de perturbation globale du réseau. Quand c’est possible, privilégiez un même dossier de voyage pour l’ensemble de votre trajet.
Prendre en compte le type de billet et de compagnie
Certains types de billets très promotionnels peuvent être plus exposés en cas de surbooking, même si les règles varient d’une compagnie à l’autre. De manière générale, plus un billet offre de flexibilité et de services, moins il est probable qu’il soit utilisé comme variable d’ajustement.
Bons réflexes préventifs
- S’enregistrer en ligne dès que possible et vérifier régulièrement l’état du vol.
- Arriver à l’aéroport avec un peu d’avance par rapport au strict minimum conseillé.
- Éviter de se présenter en dernier à la porte d’embarquement lorsque le vol est annoncé complet.
Que faire concrètement si votre vol est surbooké
Le jour J, l’important est de garder la tête froide et de procéder par étapes. Quelques réflexes simples permettent de défendre vos intérêts sans bloquer votre voyage.
Checklist express
- Demander clairement si l’on cherche des volontaires ou s’il s’agit d’un refus d’embarquement imposé.
- Si vous envisagez d’être volontaire, négocier et faire préciser par écrit la compensation et le vol de remplacement.
- En cas de refus d’embarquement involontaire, demander un document écrit mentionnant la situation et les options proposées.
- Vérifier vos droits à assistance (repas, hôtel, transferts) et les faire confirmer.
- Conserver tous les justificatifs pour une éventuelle réclamation ultérieure.
FAQ : surbooking en avion et conseils pratiques
Peut on savoir à l’avance si un vol sera surbooké ?
En pratique, non. Certaines rumeurs circulent parfois sur des vols très demandés, mais seule la compagnie dispose des informations précises sur le taux de réservation et les no show attendus. Le passager peut toutefois repérer les signes d’un vol très chargé et adopter quelques réflexes préventifs (enregistrement anticipé, arrivée en avance).
Le surbooking est il légal ?
Dans de nombreux pays, le surbooking est autorisé mais encadré par des règles qui protègent les passagers en cas de refus d’embarquement non volontaire. Les détails varient selon le lieu de départ, la destination et la compagnie. Pour une situation précise, il est recommandé de consulter les textes en vigueur et, si besoin, de demander un avis spécialisé.
Puis je refuser de me porter volontaire si la compagnie insiste ?
Oui. Se porter volontaire est un choix, pas une obligation. Si la proposition ne vous convient pas, vous pouvez la refuser. La compagnie devra alors gérer le surbooking en appliquant les règles relatives au refus d’embarquement non volontaire, lorsque celles ci sont applicables à votre vol.
Quels documents conserver après un surbooking ?
Conservez au minimum la carte d’embarquement ou la preuve d’enregistrement, les confirmations de rebooking, les justificatifs de dépenses (repas, hôtel, transports) et toute attestation fournie par la compagnie. Ces éléments seront utiles en cas de réclamation ou de demande d’indemnisation.
Cette fiche remplace t elle un conseil juridique ?
Non. Cette fiche a une vocation pédagogique et propose des repères pratiques. Les situations et les réglementations pouvant varier, notamment d’un pays à l’autre, elle ne remplace pas les textes officiels ni un conseil personnalisé. Pour faire valoir des droits précis, référez vous toujours aux documents contractuels et aux règles en vigueur pour votre vol.
Comment cette fiche a été rédigée
Cette fiche synthétise les principales situations rencontrées par les passagers lors de cas de surbooking et les grands principes d’assistance et de remboursement habituellement prévus par les compagnies et les réglementations. Elle vise à fournir un cadre de réflexion simple et des réflexes concrets.
Les règles précises pouvant évoluer et varier selon le pays, le type de vol et la compagnie, cette fiche ne remplace pas les informations officielles fournies sur votre billet, dans les conditions de transport et par les autorités compétentes. Pour des réclamations ou litiges, il est conseillé de se référer aux textes en vigueur et, si nécessaire, de demander un avis spécialisé.