Ce que recouvrent vraiment ces notions
Dans un aéroport européen, la distinction la plus visible est celle entre les vols au sein de l’espace Schengen et les vols qui en sortent. Elle détermine la présence ou non d’un contrôle systématique des passeports aux frontières.
Un vol dit Schengen relie deux pays qui appliquent les règles de l’espace Schengen, par exemple un Paris Amsterdam ou un Lyon Rome. Pour ces vols, il n’y a en principe pas de contrôle systématique de passeport à la frontière, même si des contrôles ponctuels restent possibles.
Un vol non Schengen relie au moins un pays situé hors de cet espace, par exemple un Paris Londres, un Bruxelles Montréal ou un Nice Casablanca. Le passage par le contrôle aux frontières est alors obligatoire, à l’aller comme au retour, avec vérification du passeport, du visa éventuel et parfois de documents complémentaires.
Vols domestiques, intra Union européenne et autres cas particuliers
Les vols intérieurs relient deux aéroports d’un même pays, comme Paris Marseille. Ils peuvent être opérés depuis des terminaux mélangés avec d’autres vols, mais ne nécessitent pas de contrôle aux frontières, seulement des contrôles de sûreté.
On rencontre également des cas particuliers, par exemple des territoires d’outre mer, des pays de l’Union européenne non membres de Schengen ou des accords bilatéraux. L’aéroport adapte alors ses circuits de passagers pour rester conforme aux règles nationales et internationales en vigueur.
Des terminaux séparés ou des halls dédiés
Chaque aéroport adopte une solution d’organisation en fonction de sa taille, de son trafic et de ses contraintes techniques. Certains séparent clairement les terminaux Schengen et non Schengen. D’autres mélangent ces flux dans un même bâtiment, avec des halls ou des niveaux distincts.
Modèle avec terminaux dédiés
Dans ce modèle, un terminal peut être presque entièrement dédié aux vols Schengen et un autre aux vols non Schengen. Cela simplifie souvent le balisage pour les passagers, mais impose de gérer des transferts entre terminaux pour certaines correspondances.
Ce schéma est fréquent dans les grands hubs européens qui reçoivent une part importante de trafic intercontinental. Les compagnies sont alors regroupées par alliances ou par types de vols, afin de simplifier les correspondances.
Modèle mixte avec halls Schengen et non Schengen
D’autres aéroports regroupent tous les vols dans un même terminal, mais séparent clairement les zones Schengen et non Schengen après les contrôles de sûreté. Le passager suit alors une signalétique qui le dirige vers une zone ou l’autre selon la destination indiquée sur sa carte d’embarquement.
Dans ce cas, le point de passage aux frontières se situe entre les deux zones. Il est possible de passer de l’une à l’autre seulement en franchissant ce contrôle, ce qui est déterminant pour le parcours des passagers en correspondance.
Ce qui change concrètement dans l’aéroport
Pour le passager, la principale différence entre un vol Schengen et un vol non Schengen est l’étape de contrôle aux frontières. Elle s’ajoute aux contrôles de sûreté, mais ne les remplace pas.
Vol Schengen ou domestique
Pour un vol Schengen ou un vol intérieur, le parcours se limite en général à l’enregistrement, au contrôle de sûreté puis à l’embarquement. Le passeport ou la carte d’identité peuvent être vérifiés par la compagnie, notamment à l’embarquement, mais il n’y a pas de passage systématique par un poste de police aux frontières.
Vol non Schengen au départ
Pour un vol non Schengen, une étape supplémentaire s’ajoute. Après le contrôle de sûreté, le passager traverse une zone de contrôle aux frontières où son passeport et ses documents de voyage sont vérifiés. Ce n’est qu’une fois cette étape franchie qu’il accède à la zone d’embarquement non Schengen.
Arrivée depuis un pays non Schengen
À l’arrivée d’un vol non Schengen, le passager passe d’abord par le contrôle aux frontières avant de récupérer ses bagages et de sortir vers la zone publique. Les passagers en correspondance qui restent en zone internationale suivent un circuit différent, décrit dans la section suivante.
Parcours type pour un vol non Schengen au départ
- Enregistrement éventuel et dépôt du bagage de soute.
- Passage au contrôle de sûreté pour le passager et le bagage cabine.
- Contrôle aux frontières par la police ou une autre autorité compétente.
- Accès à la zone d’embarquement non Schengen puis à la porte de départ.
Ce qu’il faut anticiper quand on change de zone
La structure des terminaux a un impact direct sur les correspondances. Selon que le voyageur reste dans la même zone, change de zone ou doit changer de terminal, les temps de parcours et les contrôles ne sont pas les mêmes.
Correspondance Schengen vers Schengen
Dans ce cas, aucune formalité frontière supplémentaire n’est en principe nécessaire. Le passager reste en zone Schengen, suit la signalétique des correspondances et se dirige vers la nouvelle porte. Le contrôle de sûreté supplémentaire dépend de la configuration de l’aéroport et de la provenance du vol.
Correspondance Schengen vers non Schengen
Le passager doit quitter la zone Schengen, passer le contrôle aux frontières de sortie, puis rejoindre la zone non Schengen. Selon la distance entre les halls et l’affluence aux postes de contrôle, le temps minimum de correspondance recommandé peut être nettement plus long que pour une simple correspondance Schengen Schengen.
Correspondance non Schengen vers Schengen
Dans ce cas, le contrôle aux frontières se fait à l’arrivée dans la zone Schengen. Si la correspondance implique un changement de terminal ou un passage par une zone publique, un nouveau passage au contrôle de sûreté peut être nécessaire. Les compagnies et les aéroports indiquent parfois un temps minimum de correspondance spécifique pour ces situations.
Anticiper le terminal, la zone et les contrôles
Dans la plupart des cas, la carte d’embarquement et les informations fournies par la compagnie suffisent pour savoir dans quel terminal et dans quel type de zone se déroulera le vol. Quelques vérifications supplémentaires peuvent cependant éviter des stress inutiles, en particulier lorsque l’on voyage avec correspondance.
Avant l’achat du billet
Pour les correspondances courtes, il est utile de vérifier si le changement se fait au sein du même terminal ou implique un passage d’un terminal Schengen à un terminal non Schengen. Les fiches aéroport d’Aeroports.org dédiées à la notion de hub et de correspondance permettent de mieux comprendre les configurations des grands aéroports.
Avant le départ et pendant le voyage
Consulter la veille et le jour du départ les informations de terminal et de porte, accepter une marge de temps suffisante entre l’arrivée à l’aéroport et l’heure de départ, et suivre la signalétique Schengen ou non Schengen indiquée dans le terminal sont de bons réflexes. En cas de doute, les comptoirs d’information et le personnel au sol peuvent confirmer le parcours le plus direct.
En pratique pour le voyageur
Lorsque l’on transite par un grand aéroport européen, il est prudent d’anticiper le passage éventuel par un contrôle aux frontières et par un nouveau contrôle de sûreté. La rubrique Conseils d’Aeroports.org détaille des exemples concrets de parcours et de temps de correspondance à privilégier.
FAQ : terminaux, zones Schengen et non Schengen
Comment savoir si mon vol est Schengen ou non Schengen ?
La destination permet souvent de le deviner, mais l’information la plus fiable reste celle fournie par la compagnie aérienne et par l’aéroport. Sur les écrans et sur les plans de terminal, les zones Schengen et non Schengen sont signalées de manière distincte. En cas de doute, il est préférable de demander à un agent au sol.
Dois je toujours passer par le contrôle aux frontières en correspondance ?
Tout dépend du type de vols et de la configuration de l’aéroport. Une correspondance Schengen vers Schengen peut se faire sans contrôle aux frontières, alors qu’un passage entre Schengen et non Schengen implique presque toujours un contrôle. Les indications sur les panneaux et les conseils de la compagnie restent la meilleure référence.
Pourquoi certains terminaux changent régulièrement d’affectation ?
Les aéroports adaptent leurs terminaux à l’évolution du trafic, à l’ouverture ou la fermeture de lignes et à des travaux d’extension. Un terminal initialement dédié aux vols Schengen peut par exemple accueillir davantage de vols non Schengen après réaménagement.
Cette fiche remplace t elle les informations officielles de l’aéroport ?
Non. Cette fiche a une vocation pédagogique et propose une vue d’ensemble. Pour préparer un voyage, il est recommandé de consulter aussi le site officiel de l’aéroport et les informations fournies par la compagnie aérienne, qui restent la référence en cas de différence.
Comment cette fiche a été rédigée
Cette fiche s’appuie sur des documents publics d’autorités de l’aviation civile, d’exploitants d’aéroports et d’organismes internationaux, complétés par l’observation des configurations de plusieurs grands aéroports européens. Elle a été rédigée avec un objectif de clarté pour le grand public.
Les situations pouvant varier d’un aéroport à l’autre et évoluer dans le temps, certains exemples ont été volontairement simplifiés. Pour des questions opérationnelles ou réglementaires précises, il convient de se référer directement aux sites officiels des aéroports et des autorités compétentes.