Deux notions complémentaires pour protéger les vols
Dans le langage aérien, on distingue généralement deux concepts : la sûreté et la sécurité. Ils se rejoignent dans un même objectif, mais ne recouvrent pas les mêmes risques.
On parle de sûreté pour tout ce qui concerne la prévention des actes malveillants : introduction d’objets interdits à bord, intrusion dans les zones réservées, sabotage, détournement d’aéronef. Les contrôles au poste d’inspection filtrage et la gestion des accès au tarmac font partie de cette sûreté.
On parle de sécurité pour la prévention des accidents et incidents non intentionnels : collision au sol, sortie de piste, incendie dans un terminal, problème technique sur un appareil, présence d’animaux sur la piste. Les procédures opérationnelles, la formation des équipes et l’entretien des infrastructures relèvent de cette sécurité.
Une approche par barrières successives
Pour un même risque, plusieurs barrières sont mises en place. Par exemple, un objet dangereux peut être détecté lors de l’enregistrement, à la sûreté, au moment de l’embarquement ou par les équipages à bord. Cette approche par couches successives permet de réduire la probabilité qu’un incident parvienne jusqu’au vol.
Les grandes lignes sont définies au niveau international par des autorités comme l’Organisation de l’aviation civile internationale. Chaque région et chaque pays décline ensuite ces exigences en tenant compte de son contexte et de son niveau de trafic.
Du poste d’inspection filtrage à la porte d’embarquement
Pour les passagers, la sûreté se matérialise surtout au moment du passage en zone réservée. Cette étape peut prendre des formes légèrement différentes selon les aéroports, mais repose sur les mêmes principes de base.
Poste d’inspection filtrage : ce qui se passe réellement
Au poste d’inspection filtrage, les bagages cabine passent dans un système à rayons X tandis que le passager traverse un portique de détection. Des contrôleurs de sûreté vérifient les images des bagages et peuvent décider d’un contrôle manuel complémentaire.
Les liquides, gels et aérosols sont soumis à des règles spécifiques. Dans certains aéroports, des équipements de nouvelle génération permettent des contrôles plus avancés, ce qui peut à terme alléger certaines contraintes pour les voyageurs.
Bagages de soute et fret
Les bagages de soute font eux aussi l’objet de contrôles avant d’être chargés dans l’avion. Ces contrôles sont en grande partie automatisés et peuvent inclure plusieurs niveaux d’analyse. En cas de doute, un bagage est isolé et fait l’objet de vérifications plus poussées.
Les marchandises transportées par avion, qu’il s’agisse de fret tout cargo ou de fret en soute, sont soumises à des procédures spécifiques. Les chargeurs et les transitaires doivent respecter des règles détaillées qui visent à éviter l’introduction d’objets dangereux dans la chaîne logistique.
Les bonnes habitudes pour passer la sûreté plus vite
Préparer à l’avance ses documents, regrouper ses liquides dans un seul sac transparent, sortir son ordinateur portable si cela est demandé, vider ses poches avant le portique : ces réflexes simples réduisent le risque de contrôle supplémentaire. La rubrique Conseils d’Aeroports.org propose des checklists pratiques pour préparer ses bagages.
Ce que le passager ne voit pas forcément
La sécurité d’un aéroport ne dépend pas uniquement des passagers et des bagages. Une grande partie de l’effort porte sur la maîtrise des accès pour les équipes qui travaillent en zone réservée et pour les véhicules qui circulent au pied des avions.
Badges, contrôles et zonage
Les zones dites côté piste ne sont accessibles qu’aux personnes autorisées. Chaque agent doit disposer d’un badge nominatif et d’une habilitation adaptée aux secteurs dans lesquels il travaille. Des lecteurs de badges, des portiques et des dispositifs de vidéosurveillance complètent ce dispositif.
Les véhicules qui circulent sur le tarmac sont immatriculés et identifiés. Ils doivent respecter une signalisation spécifique, des limitations de vitesse et des procédures de circulation qui évitent les conflits avec les avions en mouvement.
Formation et culture de sécurité
Les personnels soumis à habilitation reçoivent une formation initiale et des mises à jour régulières. Ils doivent connaître les comportements à adopter en cas de situation suspecte, de bagage abandonné ou de tentative d’intrusion. Beaucoup d’aéroports insistent sur la notion de culture sécurité : chacun est encouragé à signaler ce qui lui semble anormal.
Du bagage abandonné aux menaces plus sérieuses
Malgré toutes les précautions, des situations inhabituelles se produisent régulièrement : bagage oublié, objet suspect, comportement anormal, alerte météo sévère, incident technique. Les aéroports disposent de procédures détaillées pour y faire face.
Réagir sans paniquer
Lorsqu’un bagage est signalé comme abandonné, la zone peut être isolée le temps de vérifier son contenu. Selon le niveau de risque, des équipes spécialisées sont appelées. Dans la grande majorité des cas, il s’agit d’objets oubliés sans conséquence, mais il est nécessaire de traiter chaque cas avec le même sérieux.
Pour des menaces plus graves, des plans d’urgence prévoient des scénarios d’évacuation, de confinement ou de déroutement des vols. Ces plans sont élaborés avec les autorités, les services de secours et les forces de sécurité. Ils sont régulièrement testés lors d’exercices grandeur nature.
Conséquences pour les passagers
Pour un passager, ces mesures se traduisent souvent par des files plus longues, une zone fermée temporairement ou un retard au départ. Dans certains cas, un vol peut être annulé ou dérouté. La rubrique Annulation vol détaille les droits et recours possibles lorsque ces perturbations impactent un voyage.
Adopter les bons réflexes pour une sûreté plus fluide
La sûreté aéroportuaire repose sur des procédures officielles, mais aussi sur le comportement de chacun. Un passager informé et attentif contribue directement à la sécurité de tous.
Avant le départ : bien préparer ses bagages
Vérifier la liste des objets interdits, éviter de transporter pour autrui un bagage que l’on n’a pas préparé soi-même, respecter les consignes sur les liquides et les batteries : ces précautions limitent les refus au contrôle et les pertes de temps pour l’ensemble des voyageurs.
Dans l’aéroport et à bord
Ne pas laisser ses bagages sans surveillance, signaler un objet qui paraît abandonné, écouter les annonces et suivre les consignes des équipes au sol et des équipages sont des réflexes simples mais essentiels. En vol, les consignes de sécurité rappelées au début du trajet ne sont pas qu’une formalité : elles expliquent comment réagir si un événement imprévu survient.
En pratique pour le voyageur
Consacrer quelques minutes à la lecture des conditions de transport de la compagnie et des conseils de la rubrique Conseils permet souvent d’éviter des surprises au contrôle de sûreté. Ce temps investi avant le départ est largement compensé par un parcours plus fluide le jour du voyage.
FAQ : sécurité et sûreté dans un aéroport
Pourquoi les règles sur les liquides varient-elles d’un aéroport à l’autre ?
Les grandes lignes des règles sur les liquides sont fixées au niveau international, mais leur application dépend des équipements disponibles dans chaque aéroport et du calendrier de mise en œuvre des nouvelles technologies. Certains aéroports peuvent ainsi adopter plus tôt des dispositifs permettant d’assouplir certaines contraintes.
Les contrôles sont-ils les mêmes pour tous les passagers ?
Les principes de base sont identiques pour tous, mais certaines catégories de passagers peuvent bénéficier de procédures spécifiques, par exemple pour les familles avec enfants en bas âge ou les personnes à mobilité réduite. Dans tous les cas, la sûreté reste le critère prioritaire.
Que risque-t-on si l’on transporte un objet interdit par erreur ?
La plupart du temps, l’objet est simplement confisqué au poste de sûreté, sans conséquence juridique pour le voyageur de bonne foi. En revanche, la présence d’objets clairement dangereux ou interdits peut déclencher des vérifications plus poussées et, dans certains cas, des suites administratives ou pénales.
Pourquoi y a-t-il parfois plusieurs contrôles successifs ?
Selon la configuration des lieux et le type de vol, un passager peut passer par plusieurs points de contrôle : sûreté, contrôle aux frontières, contrôle à la porte pour vérifier la taille des bagages cabine, inspection aléatoire. Chaque contrôle répond à une logique particulière et renforce l’ensemble du dispositif.
Cette fiche remplace-t-elle les informations officielles de l’aéroport ?
Non. Cette fiche a une vocation pédagogique et propose une vue d’ensemble. Pour connaître les règles appliquées à un aéroport précis ou à une compagnie donnée, il est recommandé de consulter directement leurs sites officiels et les textes réglementaires en vigueur.
Comment cette fiche a été rédigée
Cette fiche synthétise des informations provenant de documents publics d’autorités de l’aviation civile, d’exploitants d’aéroports et d’organismes internationaux spécialisés dans la sûreté et la sécurité aériennes. Elle a été rédigée avec un objectif de clarté pour le grand public.
Les procédures détaillées pouvant varier d’un pays à l’autre et d’un aéroport à l’autre, certaines simplifications ont été faites. Pour des besoins professionnels ou réglementaires précis, il convient de se référer directement aux textes officiels et aux publications spécialisées.